Les Mahou face aux religions
L’animisme
La pratique animiste est la première forme de religion des Mahou. Cette pratique est étroitement liée à l’adoration des mânes des ancêtres. L’animisme est en vogue dans toutes les contrées du pays mahou. La polarité de l’existence, c’est-à-dire la naissance et la mort, donne lieu à des rites religieux relevant de l’animisme. En d’autres termes, dès sa naissance, le nouveau-né Mahou est confié aux divinités de sa famille ou de sa tribu.
A noter que l’expansion rapide de l’islam en Afrique de l’Ouest a été aussi le fait de l’activité du commerce à moyenne et longue distance des Malinké, peuple très mobile et conquérant. Ce peuple ouvert et solidaire est disposé à absorber tous les individus acceptant sa culture. Aujourd’hui encore en Côte d’Ivoire, le commerce qui a prêté son nom aux Dioula, demeure l’activité des musulmans.
Ce contexte global d’islamisation n’est pas différent de celui des Mahou, eux qui partageaient en son temps la même région que les autres populations mandingues, plus particulièrement les Maninka-Mori. Ils ont dû adopter l’islam de gré ou de force. Certains membres de la tribu mahou (Bakayoko, Fadiga, Chérif, Touré) allaient constituer le porte-flambeau de cette religion. Ils allaient la répandre dans les moindres confins du pays mahou à travers des prêches quelque peu enflammés et la conception qui fait des Arabes les neveux lointains des Africains. Et dans un contexte paternaliste tel que chez les Mahou où les parents et les vieilles personnes sont très respectés, la religion se pratique quelques fois sans conviction, mais plutôt par crainte et pour le plaisir de ceux-ci.
A noter cependant que l’islamisation des Mahou ne s’est pas faite en profondeur. C’est un peuple à cheval sur ses propres traditions et l’islam. Ceux qui connaissent le Coran ne sont pas nombreux et on assiste à un syncrétisme toléré entre l’islam et l’animisme. Toute chose qui place la religion chrétienne en mauvaise posture.